Le syndrome des jambes sans repos, une maladie méconnue qui touche pourtant près de 10% des Français
LA BOUGEOTTE - Le syndrome des jambes sans repos est, comme son nom l'indique, une maladie qui empêche les membres inférieurs du corps de se reposer, entraînant picotements et tiraillements. Il touche 8,5 % des Français.
25 oct. 2018, 16:50 - Charlotte Anglade (LCI)
C’est un mal méconnu qui touche pourtant près d’un Français sur cent. Le syndrome des jambes sans repos, aussi nommé "maladie de Willis et Ekbom", se traduit par des picotements et fourmillements dans les jambes et un besoin irrésistible de mouvement. Une gêne qui survient le plus souvent le soir, la nuit ou en position assise, au bureau par exemple.
Si les mécanismes exacts de la maladie ne sont pas connus, certains facteurs, comme le stress ou certaines maladies, peuvent être responsables de son déclenchement.
80 % des personnes atteintes présentent des secousses musculaires involontaires pendant leur sommeil
Le syndrome des jambes sans repos atteint, selon la caisse d'assurance maladie, 8,5% des Français et en majorité les femmes. Il apparaît généralement à l'âge adulte. La plupart du temps, les symptômes ne se manifestent que quelques fois par an, mais peuvent devenir chroniques chez certaines personnes (environ 2 % des Français). Ceux qui en souffrent ressentent des picotements, des fourmillements, des tiraillements, voire des impressions de "décharges électriques" dans les jambes. Des sensations qui poussent la personne à devoir se lever et à marcher, celles-ci étant atténuées par le mouvement. Dans 20 % des cas, les bras peuvent également être touchés.
Si cette maladie peut être gênante la journée, elle l'est d'autant plus la nuit. En effet, 80 % des personnes atteintes présentent des secousses musculaires involontaires pendant leur sommeil. Cela entraîne une flexion des pieds, des orteils, des genoux, voire des hanches. "[Ces mouvements] se produisent toutes les 20 à 40 secondes, sous forme de crises de 5 à 20 minutes qui surviennent plusieurs fois dans la nuit", précise la sécurité sociale. Une activité nocturne, inscrite dans la Classification Internationale des Troubles du Sommeil, qui peut perturber le repos du patient comme de son conjoint et entraîner somnolence diurne et troubles de l'humeur et de la concentration.
La fatigue, le stress et certaines maladies responsables
La maladie peut être génétique, sans origine définie, ou être liée à certaines maladies comme le diabète, la sclérose en plaques ou la maladie de Parkinson. Le stress, la fatigue et le surpoids, tout comme la consommation d'alcool, de tabac, de café et de thé peuvent également être responsable du déclenchement du syndrome des jambes sans repos. Les femmes enceintes, elles sont 20 à 30% à êtres touchées, mais les symptômes disparaissent après l'accouchement.
Pour l'heure, les mécanismes de cette maladie restent inconnus. Deux éléments semblent cependant jouer dans son déclenchement, note l'association France Ekbom (AFE) : l'insuffisance en fer et le manque de dopamine dans certaines régions du cerveau et de la moelle épinière. Pour les formes légères à modérées du syndrome, "des mesures hygiéno-diététiques telles qu’une limitation des excitants, une activité physique modérée et une hygiène du sommeil peuvent être bénéfiques et suffisantes", indique l'association. Pour les cas les plus sévères en revanche, un traitement quotidien défini par un médecin spécialiste est recommandé.