Syndrome des jambes sans repos : les solutions efficaces
Elles gigotent, brûlent, picotent… vos jambes ne vous laissent aucun répit. Et si c'était la maladie de Willis-Ekbom ? Explications et traitements des jambes sans repos.
Ce syndrome neurologique, récemment rebaptisé maladie de Willis-Ekbom, touche 8,5 % des adultes sont touchés, dont deux fois plus de femmes que d'hommes, et 2 à 4 % des enfants. Il s’exprime par un besoin irrépressible de bouger les jambes, associé à des sensations de décharges électriques, de fourmillements et/ou de démangeaisons, dès lors que l’on est au repos, assise ou allongée. Sa particularité ? Marcher soulage ces douleurs. "Soit les symptômes apparaissent exclusivement le soir ou la nuit, soit ils s'aggravent en soirée et dans la nuit. De fait, ils réveillent ou ils empêchent de s'endormir. Certains patients sont, en effet, contraints de se lever la nuit pour marcher. D’autres ne peuvent rester attabler un repas entier, ni aller au cinéma sans se lever", indique le Dr Laurène Leclair-Visonneau, neurologue au CHU de Nantes. Zoom sur les thérapeutiques qui les soulagent.
Restaurer son taux de fer
"Plus le taux sanguin de ferritine est bas, plus les symptômes sont significatifs. Une carence en fer multiplie ainsi par 6 le risque de survenue du syndrome", précise la neurologue.
La solution : faire réaliser un dosage de la ferritine. "Corriger une carence en fer suffit souvent à améliorer nettement les symptômes, voire à les faire disparaître durablement", rassure la spécialiste.
Prendre de la dopamine
Ce syndrome peut aussi être corrélé à des anomalies des récepteurs de la dopamine, le neuromédiateur qui intervient dans le contrôle des mouvements et des muscles. "Il n’y a aucun déficit en dopamine, comme dans la maladie de Parkinson, ni de perte en neurones, mais les récepteurs fonctionnent mal et la captent mal", décrypte la neurologue.
La solution : pour pallier le dysfonctionnement des récepteurs, des médicaments contenant de la dopamine (les agonistes dopaminergiques) peuvent être prescrits en patchs ou en comprimés.
Améliorer le sommeil
"Moins on dort, plus on aggrave son syndrome et son ressenti douloureux", prévient le Dr Leclair-Visonneau. En cause, des perturbations dans la libération de certains neuromédiateurs et de certaines hormones, associées à une fatigue accrue.
La solution : consulter dans un centre spécialisé dans les troubles du sommeil si l’on souffre d’insomnies, d’un sommeil fragmenté ou si l’on suspecte une apnée du sommeil. Une polysomnographie pourra être proposée. Cet examen consiste à séjourner une nuit à l'hôpital, avec des électrodes réparties sur le corps, afin d’enregistrer les mouvements musculaires des jambes et de scruter les troubles potentiels du sommeil.
Adopter l'auto-hypnose
L’objectif ? Court-circuiter le ballet intempestif des jambes dès les prémices, en apprenant à déprogrammer soi-même certains stimuli dans le cerveau inconscient.
La solution : 1 à 3 séances accompagnées d’un hypnothérapeute, médecin ou non, suffisent à acquérir les bases pour se lancer seul. Pour trouver un praticien, consultez l'annuaire de l'Institut Français d’Hypnose (IFH) : hypnose.fr
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